Portfolio sur la "Valéia"

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Retour à l'avant-propos...

Ce jour là, au Pont Rouge (porte du vallon du Lauzanier), l’atmosphère glaciale accentuée par un ciel laiteux, transforme les eaux venant du lac du Lauzanier en un sang noir serpentant entre les squelettes de mélèzes aux couleurs de fusain

Vallon du Lauzanier - Pont Rouge (1907 m.)

Mars 2020

Sur son promontoire, situé sur le versant opposé aux pieds de la Souvagea longtemps dans l’ombre à cette saison, le petit hameau de Saint Antoine, emmaillotté dans son braie blanc, profite pleinement de l’ensoleillement hivernal

Hameau de Saint Antoine (1651 m.)

Mars 2020

Côte à côte, pourtant soumis aux mêmes contraintes climatiques, épicéa et mélèze, arborent des tenues hivernales bien différentes.

Et paradoxalement, l’un, ne craignant pourtant pas le froid et le gel, conserve sa couverture d’aiguilles quand l’autre, pour minimiser ces attaques climatiques, se libère de son manteau et ose se mettre à nu

Bouzoulières - Faucon de Barcelonnette (1500 m.)

Mars 2020

Au sommet du Lan (2682 m.), cet arche de drapeaux de prières que des adeptes du bouddhisme tibétain ont dressé là dans l’espoir de voir le vent disperser et transmettre les formules sacrées qui y sont imprimées, nous offre un cadre coloré et mouvant sur la large vallée de Barcelonnette

Sommet du Lan (2682 m.)

Août 2020

Les chemins de câbles installés sur la crête Ouest du Lan (2682 m.), escarpée et abrupte, rendent plus aisée la désescalade et le retour vers la Méa, plateau suspendu niché au coeur du massif

Le Lan (2682 m.)

Août 2020

« Quand l’eau et la montagne s’unissent pour vous faire vivre comme un aventurier ! »

Découverte, en paddle, de quelques criques reculées et désertes du Lac de Serre-Ponçon, dominé au sud par l’imposant Pic de Morgon (2324 m.)

Baie Saint-Michel - Serre-Ponçon (780 m.)

Août 2020

« l’étoile des glaciers »…

On dit de l’edelweiss qu’elle est inaccessible, poussant à l’altitude des aigles.

La découvrir c’est comme tomber sur un fragile trésor qui veille sur la montagne

Lac Rond (2723 m.) - Massif du Chambeyron

Août 2020

Là-haut, entre les dents acérées et ambrées de la Pointe d’Aval (3320 m.), le ciel s’irrite.

Une colère noire l’envahit lentement, laissant quelques éventails de lumière colorer le Vallon de Chillol

Pointe d’Aval ou de Chauvet (3320 m.) - Massif du Chambeyron

Août 2020

Le Lago del Vallonasso di Stroppia (2800 m.) ponctue de sa couleur bleu turquoise le très minéral et sauvage Vallon de Stroppia, bordé à l’ouest par une impressionnante barre de plus de 3000 m., reliant le Rocca Blanca (3193 m.) au Brec du Chambeyron (3389 m.)

Tête de la Fréma (3151 m.)

Août 2020

De ce véritable jardin de rocaille miniature, sur un fond de rosettes comme enveloppées d’une feutrine blanche « capteur de rosée », se dressent fièrement quelques hampes succulentes qui dardent vers le ciel leurs étoiles d’un rose vif.

Ainsi se manifeste la « Joubarbe à toile d’araignée »

Plateau de Viraysse (2614 m.)

Août 2020

En cette mi-journée, passé le Col de Sautron (2685 m.), sur la crête nord de la Cime de la Coste du Col (2844 m.), un petit groupe de bouquetins, composé d’étagnes (femelles), cabris de l’année et éterlous (jeune mâle de plus d’un an), se dirigent tranquillement dans les escarpements du versant oriental

Cime de la Coste du Col (2844 m.)

Août 2020

Pour rejoindre quelques congénères, dont ce très jeune mâle, déjà en train de ruminer son repas matinal

Cime de la Coste du Col (2844 m.)

Août 2020

Les trekkeurs, à la recherche d’espaces sauvages, trouvent leur bonheur en marchant sur le fil de cette haute crête escarpée et minérale (à plus de 2600 m.), frontière naturelle entre le Val Maïra (Italie) et la Vallée de l’Ubayette (France)

Crête de la Reculaye (2709 m.)

Août 2020

Et, le soir venu, depuis le bivouac en bordure du Lac de la Reculaye (2503 m.), ils apprécient encore plus, l’ambiance calme et sereine d’un coucher de soleil sur le Col des Monges (2542 m.) accueillant dans ses plis l’imposante Tête de Moïse (3104 m.)

Lac de la Reculaye (2503 m.)

Août 2020

Depuis l’entrée de la Batterie de Viraysse, citadelle d’altitude et haut lieu des fortifications militaires ubayennes, dorénavant fermée, le panorama en direction du nord, reste grandiose : de la Tête des Bréquets (3079 m.) à la Tête de Sautron (3165 m.), en passant par le très lointain massif des Ecrins et ses 4000 m., la Mortice, les Pics de Panestrel et de la Font Sancte, la Souvagea, et la toute proche Meyna, culminant tous à plus de 3000 m.

Tête de Viraysse (2772 m.)

Août 2020

18H30 GMT…

Le soleil moribond dans sa bataille perdue d’avance contre la nuit, envoie un ultime faisceau de rayons glisser à la surface de la muraille du Massour (3024 m.) qui se colore d’un rouge braisé et l’espace de quelques minutes, le lac devient miroir de ce spectacle

Lac du Vallonnet Supérieur (2517 m.)

Août 2020

01H00 GMT…

En direction de l’Est, au dessus de l’obscure silhouette du Rocca Blanca (3193 m.), les étoiles brûlaient telles des trous d’épingle dans une toile de couleur nuit noire tendue au-dessus de l’unique empreinte de vie d’un montagnard sans sommeil

...

Lac du Vallonnet Supérieur (2517 m.)

Août 2020

Dans le même temps…
A l’opposé et plein Ouest, le spectacle céleste est tout autre.


Et de se sentir alors entrainé, comme ces milliards de flocons de neige, et se perdre dans la voie lactée ourlée de mystère

Lac du Vallonnet Supérieur (2517 m.)

Août 2020

Tel un « Chasseur de dragon » chevauchant la bête encore endormie !…

Crête du Rembert sous l’Ailette (2485 m.)

Août 2020

Une fois atteint le sommet très dentelé de L’Ailette (2500 m.), un des sommets du massif des Séolanes, le regard est aussitôt attiré vers la Petite Séolane (2854 m.) et sa base à la géologie si particulière, appelée « Terre Blanche »

Sommet de l’Ailette (2500 m.)

Août 2020

Là, sous l’effet d’une dissolution lente du gypse par les eaux d’infiltration, cet affleurement du relief en synclinal s’est progressivement transformé au fil des temps en une sorte de « blutoir géant »

Sommet de l’Ailette (2500 m.)

Août 2020

« Surtout ne pas réveiller les dragons profondément endormis !… » dans les flancs du Mont Colombis (1734 m.)

Belvédère de la Salle de Bal des Demoiselles Coiffées (1236 m.) - Théus

Août 2020

Dans ce paysage ruiniforme, cette altière cheminée de fée, présente sur le site de Théus, élégamment nommée « Demoiselle Coiffée », et dont certaines pourraient avoir jusqu’à 18 000 ans, a su garder la taille fine malgré son âge très avancé

Belvédère de la Salle de Bal des Demoiselles Coiffées (1236 m.) - Théus

Août 2020

05H50 GMT…

Sur les hauteurs du Vallon de la Cabane, parsemé de laquets encore dans l’ombre, la nuit recule lentement face au tapis de lumière déposé par le soleil sur la crête de la Tour (Bonnet Carré et Castel de la Tour), La Tête de Pelouse (2922 m.), le Rocher des Trois Evêques (2868 m.) et la Tête de l’Enchastraye (2954 m.)

Vallon de la Cabane (2350 m.)

Août 2020

Comme bon nombre de ces lacs d’altitude aux eaux claires, calmes et peu profondes, les Lacs de Morgon, situés au nord du Parc du Mercantour, offrent au « rubanier à feuilles étroites » un véritable espace de colonisation

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

et de création artistique, pour peu que notre esprit se laisse aller en ces lieux propices à la rêverie

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

Quand le lac est d’huile, il devient miroir et le reflet, si pur, nous joue alors des tours, entrainant notre imaginaire dans ce que pourrait être le monde à l’envers

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

C’est sans doute dans ce milieu montagneux que les « paysages lichéniques » sont les plus colorés, à l’image de ces lichens à « thalles crustacés » jaunes

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

ou « thalles crustacés » oranges

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

Colonisant, par une symbiose très lente entre un champignon et une algue, les supports rocheux présents en ces lieux, avec pour slogan

« l’union fait la force ! »

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

Les lichens ne sont pas les seuls pionniers de ces roches siliceuses du Mercantour !

Ancré, comme une parure dans quelques fissures, s’épanouit, au regard du randonneur chanceux, un véritable joyau, endémique de ce territoire : la « saxifrage à nombreuses fleurs » (Saxifraga Florulenta), si rare (une centaine de spécimens dans tout le Mercantour)

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

Et à la splendeur fatale d’une très vieille dame.
Car ce n’est qu’après une croissance de 40 à 75 ans, que sa rosette harmonieusement spiralée, en un unique été de gloire, fleuri puis meurt, non sans avoir fructifié dans l’espoir d’une prestigieuse descendance.


Sous notre regard…

« Derniers échanges au chevet d’une splendide mourante »

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

Ces empreintes laissées sur les polygones de dessication d’un lac d’altitude en phase d’assèchement, témoignent d’une présence de supposées perdrix, à la recherche de nourriture

Lacs de Morgon (2460 m.)

Août 2020

En aval de la nébuleuse des petits Lacs de Morgon, Les Laussets louvoient au balcon de ce vallon suspendu, avec pour toile de fond toute la haute Vallée de la Tinée !

Les Lacs Laussets (2400 m.)

Août 2020

A cette saison, il n’est déjà plus temps de le consommer comme un artichaut, même si les marmottes restent très friandes de ses feuilles piquantes.

Le Chardon Argenté est juste bon à faire office de baromètre pour le berger et à égayer les pelouses de ses bractées couleur métal argenté

Vallon de la Cabane (2350 m.)

Août 2020

   
   

Hommage à mon cousin "Jacky"

Jacques Draperi

Décédé le 06 novembre 2020 à l'âge de 67 ans

   

Sommet du Lan (2685 m.) - Août 2014

Sommet de l'Aconcagua (6962 m.) - Décembre 2013

Alors en plein travail d'édition du tome 2 de mon ouvrage photographique "La Valéia", mon cousin Jacky nous quittait brutalement, laissant un grand vide dans cet espace commun et de partage qu'est la Montagne.

Admiratif de ses activités sportives, de ses exploits en montagne comme dans d'autres domaines, de sa philosophie de vie plus généralement, et sans jamais avoir cherché à l'égaler, il restera pour moi un exemple... avec ce point commun et ce trait d'union entre nous : la passion pour la montagne.

Car le degré d'amour ou de passion à l'égard de cet environnement naturel et sauvage n'est pas proportionnel à la difficulté ou à la hauteur des sommets conquis.

Il le pensait également...

Et quand Jacky nous accompagnait au sommet du Lan à 2700 m. d'altitude, il manifestait une joie identique à celle qu'il avait pu avoir quelques mois plus tôt dans sa conquête de l'Aconcagua culminant à près de 7000 m... Certes, et c'est bien légitime, avec un peu moins de fierté personnelle.

Il savait recevoir les faveurs des montagnes, quelles qu'elles soient, car il savait leur témoigner cette passion que l'on avait en commun et dont la flamme ne s'éteindra pas avec son départ.

...

Salut Jacky !

 

Novembre 2020

   
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