Il faut être « Blanchot » (« blanchoun » en valéian) ou lièvre variable des montagnes pour oser bousculer les ondulations tranquilles de cet univers blanc…

... et encore plus présomptueux et chanceux, après avoir tenté de démêler les zig-zags complexes de son parcours, d’observer, sous le couvert de son gîte, cette relique glaciaire qu’est le « Lepus timidus »

 

 

Col de Vars - Sous l’Eyssina (2200 m.)

En Haute Ubaye, l’hiver vient de s’achever.

Les pelouses reverdissent lentement et les bouquetins (ici une harde de plus d’une soixantaine de mâles bien cornus) s’installent en fond de vallon pour manger les jeunes pousses

...

 

 

Maurin - Combe Bremond (1950 m.)

…

Avant de remonter progressivement au fur et à mesure de l’avancée de l’herbe, non sans jouer à se battre amicalement afin de déterminer la hiérarchie du groupe

 

 

Maurin - Combe Bremond (1950 m.)

Des arabesques éthérées se créent à mi-falaise, des nébulosités impénétrables jaillissent au-dessus de la crête de Miéjour comme issues d’un brumisateur glacé. Les roches verticales des Aiguilles Large (2858 m.) et Pierre-André (2813 m.) flirtent avec ces nuées ténébreuses, les épousent et les repoussent pour finalement s’en capuchonner…

De ce manège naît un spectacle envoûtant

 

 

Combe Brémond (2000 m.) - Aiguilles Large (2858 m.) & Pierre André (2813 m.)

Petits sauriens !… Aux abris !…

A mes pieds, un serpent indolent glisse discrètement dans les broussailles. Iris doré, pupille ronde barré d’un bandeau noir et nuque tatouée d’une petite couronne… Dame « Coronelle » (coronella austriaca) est en chasse

 

 

L’Adroit de Barcelonnette - Ravin de la Croisette (1300 m.)

Tchak tchak tchak !…

Par un hochement de queue répété et caractéristique, la femelle du « Traquet Motteux » positionnée avec aplomb sur ce promontoire rocheux balayé de soleil, semble me sermonner avec virulence d’être sans doute trop proche de sa nichée.

S’éloigner et respecter, mine de rien, un des plus grand migrateur du règne animal

 

 

Maurin - Plan de Parouart (2070 m.)

Après avoir été la première, au printemps, à se « battre » pour égayer les abords des névés couvrant encore le sol, l’Anémone Pulsatile, dès le mois d’août, poursuit sa mutation en un fruit plumeux et argenté qui n’est pas sans rappeler un certain « Beetlejuice » tentant de nous effrayer. Mais ces « toupets », qui ne gâchent en rien son aspect esthétique, attendent très gentiment d’être dispersés d’ici peu par le vent

 

 

Fouillouse - Bois de l’Eysssiloun (2050 m.)

En cette fin d’après-midi d’août, le spectacle s’est mis en marche à l’entrée de la « Valéia ». Tel un aérosol volcanique, une déferlante nuageuse, embrasée par le soleil moribond et emmenée par le maître des airs, s’élève dans le ciel.

Je reste figé sur ces jeux de lumière… jusqu’au dénouement

Puis…

Le jour entra dans la nuit

 

 

Bassin de Barcelonnette - L’Adroit de Barcelonnette (1300 m.)